Petites explications: depuis quelques jours, je lisais les rapports sur eBird mentionnant la présence d'une espèce particulière de paruline à divers endroits dans le sud du Québec. J'ai donc décidé qu'il fallait absolument que je trouve cette paruline à mon tour. Je ne devais pas laisser passer cette occasion; je crois que ça fait au moins deux ou trois ans que je n'en avais pas vu. Le cadre de ma Grande Année m'a poussé à partir à la chasse mais pas n'importe laquelle: la chasse ornithologique au tigre.
Si vous avez pensé à la Paruline tigrée, vous avez raison. C'est bien l'oiseau que je cherchais. En regardant dans mes notes, la dernière fois que j'ai observé cet oiseau, c'était le 12 mai 2012. Et avant ça, le 14 mai 2007... ça montre à quel point c'est un oiseau relativement rare. Pour moi en tout cas! Le plus bizarre, c'est qu'il s'agit de ma paruline préférée. Je trouve que les coloris du mâle sont la plus belle combinaison qu'une paruline peut revêtir.
Je me suis donc rendu à nouveau à l'ile Sainte-Hélène. Mais il n'y avait pas d'action aux abords du boisé comme hier. J'ai craint le pire: il arrive souvent que des groupes d'oiseaux profitent d'une nuit calme pour sacrer le camp vers le nord et qu'il n'y ait plus rien à voir le matin suivant, peu importe que ce soit une journée ensoleillée. En fait, il y a toujours plus d'action les journées pluvieuses ou nuageuses. Il ne fallait pas désespérer et je me suis mis à arpenter l'orée du bois en passant devant le restaurant Hélène de Champlain. Puis, de plus en plus, j'ai perçu des chants de parulines autres que les sempiternelles Parulines jaunes. Oui! Il y avait un groupe de migrateurs en plein cœur du boisé. Par chance, il y a des sentiers asphaltés qui rendent le site très facile d'accès.
Pour m'approcher du petit tigre, il fallait que je me concentre sur les chants aigus, très aigus. Surtout le genre "Tîî-tîî-tîî-tîî" projeté à une fréquence que certaines personnes ne sont pas capable d'entendre. Eh bien, moi j'en ai entendu un et j'ai trouvé l'auteur, et... c'était une Paruline à poitrine baie. Elle est très belle cette grosse paruline mais je l'avais cochée hier. Comme les oiseaux ne chantent pas tout le temps, j'ai décidé d'éplucher ce que je voyais parce que des parulines, il en volait de partout. 8 fois sur 10, c'était une Paruline à croupion jaune. Mais finalement, j'ai pu ajouter une Paruline noir et blanc, une femelle (#135). Bon, en voilà une autre de coché! Après un bon 10-15 minutes, j'ai opté de marcher un peu, surtout que les parulines semblaient se déplacer vers un autre point du boisé.
On recommence et on écoute. Difficile de focusser sur un son quand ça vole un peu partout. J'entends à nouveau un chant aigu mais différent du premier entendu. Je vois un petit mouvement très haut dans un chêne à peine couvert de petites feuilles. BINGO: ma première Paruline tigrée!!! Mais là, il fallait bien que j'en vois une pour que je finisse par en voir une autre, tout près (non, ce n'était pas la même). Et puis une troisième, une femelle cette fois. Wow!!! TROIS Parulines tigrées au même endroit! Est-ce que ça veut dire que je n'en verrai pas pour les 10 années à venir?? Entre les deux premières tigrées, j'ai même déniché, toujours dans le même chêne, une Paruline rayée. Intéressant! Ce fut donc mes trois ajouts de la journée, trois parulines. Rien d'autre de plus. En moins de trente minutes, j'avais atteint mon but.
J'ai quand même fait une marche vers l'étang de l'ile. Rien de nouveau dans ce coin. J'ai cru entendre une Paruline des ruisseaux ou une Paruline triste mais le fait que j'étais distrait ne m'a pas permis de conclure sur l'identité du chant. Et il ne s'est pas répété.
J'en suis donc à 137 espèces. Et dans deux jours, ce sera les 24 heures de mai du club du Haut-Richelieu. J'ai toujours une importante remontée durant cette activité annuelle. Si jamais je peux ajouter l'un des huit Ibis falcinelles découverts par un collègue de mon club hier... Vont-ils "coller" au site où ils ont été repérés? À suivre.