Si je tournais à gauche, alors que j'allais vers le sud sur la 132, c'était pour revenir sur mes pas parce que j'avais passé tout droit devant le stationnement de la Digue aux Aigrettes qui se trouvait du côté droit. Je me rendais dans cette portion de la Réserve nationale du lac St-François avec un but en tête mais sans trop savoir si j'allais remplir ce but.
Dès mon arrivée, un bruant m'a accueilli avec des cris d'alarme. Quand je l'avais vu s'envoler pour se poser dans un arbre, mon subconscient avait noté la couleur roussâtre de l'oiseau mais mon conscient lui, ne l'avait pas enregistré. J'avais crû d'abord à un Bruant chanteur. J'ai décidé de quand même regardé l'oiseau dans mes jumelles: c'était plutôt un magnifique Bruant fauve, mon oiseau #75! Il est tellement beau ce bruant avec ses points fléchés sur la poitrine.
Ensuite, j'ai ajouté la Bécassine de Wilson, d'abord entendue durant sa parade aérienne puis observée perchée à la cime d'un chicot. Puis, des tonnes de Bruants des marais... ou presque. Il y en avait tout le long du sentier. Le Balbuzard pêcheur s'est fait voir (j'en ai même vu 5 ensemble), le Pic maculé s'est fait entendre puis j'ai accédé à un ilot boisé où j'ai reconnu le Roitelet à couronne dorée et finalement, durant mon séjour dans la tour d'observation, le Bruant à gorge blanche juste au-dessous d'où je me tenais. C'est là que j'ai fait cette photo du marais.
Comme j'avais tenté plus tôt de photographier la bécassine avec mon cellulaire à travers mon télescope, et que l'image était minable, j'ai longtemps hésité à répéter la même chose pour la grue. Mais valait-il mieux ne pas recueillir de souvenir du tout de cette rencontre? J'ai donc cliqué à quelques reprises et une fois à la maison, j'ai vu qu'une photo était assez bonne pour que je puisse la mettre dans mon blogue. La voici:
Pour certains observateurs, ajouter une nouvelle espèce à vie peut se traduire par des scènes cocasses: une pirouette, une roulade sur le sol, un saut en l'air... Pour moi, j'ai éprouvé quelque chose que je n'avais jamais vécu avant: j'ai pleuré. Je marchais, le télescope sur l'épaule, et j'avais les larmes aux yeux en repensant à ce couple de grues que je venais de voir. Je vous assure pourtant que ce n'est pas une tradition! Je pensais rapidement à toutes ces espèces de grues de par le monde qui sont révérées et qui malheureusement sont aussi en déclin et je venais d'en voir un couple occupé à concevoir de petites grues. J'aurais aimé assisté au spectacle de leurs danses nuptiales mais j'étais déjà trop en retard. Être venu à Dundee deux semaines plus tôt, quand j'étais allé faire un tour sur la montée Smellie pour y voir les Aigles royaux, et j'aurais été chanceux.
Avec cette merveilleuse observation, j'avais enfin exploré le 4e coin de la Montérégie. Je vais y retourner, c'est certain! J'ai donc mis 9 espèces de plus sur ma liste aujourd'hui avec 126.4 km en voiture et 3.7 km de marche.