Je dois expliquer que la météo s'annonçait splendide aujourd'hui, en ce samedi 27 juin. Mais qu'elle allait ensuite être exécrable pour les trois ou quatre jours à suivre! C'était donc la seule occasion pour moi de tenter de voir cette rareté qui risquait de ne pas rester très longtemps sur place. L'oiseau en question est un Ibis falcinelle.
Je l'ai manqué par deux fois cette année. La première fois, c'était lorsqu'un groupe de huit individus ont fait un arrêt à Saint-Blaise-sur-Richelieu. Je n'ai même pas eu le temps de préparer un aller vers cette destination car ils étaient disparus dès le lendemain matin. Puis il y a eu un individu qui est apparu quelques jours à Châteauguay, exactement à la même place que celui rapporté hier. Lui aussi je l'ai manqué parce que c'était durant les jours de semaine. Travail oblige, je n'ai pas pu m'y rendre... Est-ce le même oiseau qui est passé inaperçu depuis? Je n'en sais rien, mais Yin Choy m'a grandement motivé à tenter ma chance ce matin. Aussitôt après avoir déjeuner, nous prenions donc la direction de Châteauguay.
Pourquoi cet oiseau est si rare? Jusqu'à présent, si ma mémoire ne fait pas défaut, tous les oiseaux que j'ai cochés cette année sont des nicheurs au Québec (y compris peut-être le Canard siffleur dont il faudra bien découvrir où il peut se reproduire!) sauf l'Ibis falcinelle. Cette espèce est très présente en Floride, à Cuba, à Haïti de même que le long de la côte Atlantique jusqu'à New York et même jusqu'au Maine. Sa présence au Québec est donc accidentelle comme on peut le voir sur la carte ci-dessous:
Après avoir payé les $4.15 d'entrée, nous avons marché en direction de la Grande Digue. Par hasard, on rencontre Denis Collins (que j'avais rencontré pour la 1re fois dix jours plus tôt lors de l'observation de la Mouette pygmée) et ce dernier nous indique que c'était à la Petite Digue qu'il fallait se diriger. Un bon 1.5 km de marche dans un sentier bien aménagé. Une fois parvenus sur la digue, je vois un observateur qui semble bien préoccupé à regarder un point précis du marais. J'allais le rejoindre quand Yin Choy me dit: "je pense que j'ai vu l'ibis!". Le temps que je revienne sur mes pas, aucun signe de l'oiseau. Après plusieurs minutes d'attente, je décide de rencontrer l'observateur en question et il me donne des indications où se trouve l'oiseau. À peine quelques instants plus tard, je vois une silhouette bouger parmi les longs herbages (ou les jeunes quenouilles, je n'ai pas pris le temps d'identifier les plantes!).
Finalement, ouiiiiiiiiiiii!!! Le bel échassier brun marron luisant au long bec arqué se laisse voir un peu mieux avant de re-disparaitre dans la végétation. Ce n'est qu'après plusieurs minutes qu'il sera suffisamment exposé pour que Y.C. puisse prendre une photo. Mon #181 est immortalisé!