Un autre limicole trouvé cette semaine a été un Phalarope de Wilson, à Sainte-Martine. Celui-là, j'ai tenté ma chance mais à mon arrivée, que vois-je? Un moron en train de marcher dans la rivière pour prendre des photos d'oiseaux. Évidemment, l'oiseau que je cherchais n'était plus visible. Je le croyais disparu mais j'ai respiré un peu mieux quand il a été revu le jour d'après (donc hier). C'est dans mon tempérament de maudire des gens qui ne se préoccupent pas qu'il s'agisse d'un lieu très fréquenté par les oiseaux et par les observateurs d'oiseaux et qui font passer leur ego avant le droit des autres de voir la même rareté qu'eux veulent photographier. Est-il vraiment nécessaire d'aller patauger au beau milieu de la rivière juste pour une photo? Moi aussi j'ai mon ego de vouloir cocher une rareté mais au moins je reste sur la rive!!! N'ayant pas vu ce phalarope, j'ai eu le réflexe de compter le gaspillage de temps pour me rendre à Sainte-Martine (il était 18h et ça m'a pris plus de 30 min), le gaspillage d'argent (pont à péage de la 30, x 2), et le gaspillage d'essence pour ne pas avoir vu cette rareté (presque 100 km aller-retour). Donc, ai-je raison de chiâler? Je pense que oui. Le gars, lui, il a sûrement fait toutes les photos qu'il voulait... Moi je suis rentré bredouille. Un autre observateur est aussi arrivé après moi, fort probablement pour voir la même espèce: bredouille lui aussi.
Bon... mon but n'était pas de parler de cette mésaventure mais de faire un bilan. Fallait que j'en parle pareil!
Je dois maintenant faire une croix sur le Moucherolle à côtés olive et le Moucherolle à ventre jaune. Je n'en verrai pas cette année. Certain. Ça me fait un peu mal au coeur mais c'était une éventualité. Même si je savais à quelle période les voir, il fallait savoir OÙ les voir. Le meilleur endroit aurait été sur le mont Royal mais je n'avais aucune façon d'y aller. En fait, non ce n'est pas vrai. Avoir été débrouillard, je m'y serais rendu tôt le matin, en voiture, pour explorer le cimetière sur la montagne. Je ne l'ai fait, j'ai perdu deux espèces. Voilà.
Avec le mois d'octobre vient le mois des surprises. Quasiment tout peut survenir dans le paysage ornithologique. Certains oiseaux, pensant migrer vers le sud, ont la boussole déréglée et vont vers le nord. L'ile Sainte-Hélène est un des meilleurs endroits pour dénicher de tels oiseaux perdus.
J'ai maintenant deux ou trois semaines pour cocher des limicoles. Mais ce n'est prometteur. Je suis allé à la sablière de Saint-Lazare cet après-midi et il ne restait plus grand chose. Le niveau de la rivière des Outaouais est encore trop haut pour que des limicoles viennent visiter la baie de Vaudreuil. Il resterait Sainte-Martine... ainsi que la rivière du Sud qui se trouve à 100 km de chez moi.
Côté parulines, il me reste deux espèces "régulières" à trouver et les deux prochaines semaines seront cruciales. Si je parviens à les trouver, ce sera ma première année à vie où j'aurai vu TOUTES les parulines du sud du Québec. En fait, il y en a une troisième qui est tellement improbable (la Paruline à gorge grise), que je ne la compte pas. Sait-on jamais?
Le plus difficile, c'est de se motiver. Faire 40-50 km pour trouver un seul oiseau, ce n'est pas tellement mon genre mais je devrai faire abstraction de ça si je veux vraiment atteindre mon 240 à la fin de l'année.