En effet, c'était calme sur les routes, le jour idéal pour un observateur d'oiseaux pour partir à l'aventure. En partant de chez moi, j'ai roulé sur l'autoroute 40 en direction est. J'approchais de la sortie pour le chemin de la Côte-Vertu quand j'ai repéré un jeune Harfang des neiges sur un lampadaire, en plein milieu de l'autoroute. Pas une nouveauté, mais je me suis dit que ça serait un beau porte-bonheur. Et il le fut, sans le savoir...
Ma première destination était le parc Thomas-Chapais. Je me suis stationné à un bout du parc, là où commençait une ligne de conifères qui s'étirait tout le long du parc, parallèle au trottoir. J'ai fouillé tous les arbres, des pins de diverses variétés. Rien. Quand je suis revenu vers la voiture, j'ai décidé de regarder à nouveau (et plus à fond), les pins juste à côté. J'ai figé quand j'ai vu ce que je cherchais: un Hibou moyen-duc! Il était tellement en évidence sur sa branche, mais je n'avais pas étudié correctement ce petit groupe de conifères quand j'ai commencé ma recherche. Il était tout droit, tout étiré, comme s'il essayait de se confondre pour ressembler à un bout de bois. Avec de simples passants, il était probablement invisible mais pas pour moi!
Il était environ 9h00 quand j'ai fait cette belle observation. J'ai ensuite pris la direction de Longueuil pour voir cette rareté qu'était la Paruline à capuchon. Habituellement, je cours rarement après les oiseaux égarés en hiver. Pour moi, c'est un peu triste de savoir que ces oiseaux, la plupart du temps des insectivores, n'ont aucune chance de passer l'hiver ici. Cet oiseau-là est chanceux d'avoir du temps doux... jusqu'à présent. Mais dans deux jours, on prévoit des minimums de -15 à -20 degrés. Cette paruline ne survivra pas à un froid pareil. En fait, elle pourrait le faire mais c'est le manque de nourriture qui va la faire périr.
Mais bon, pourquoi se priver de sa présence, surtout que j'étais relativement près en arrivant d'Anjou! L'endroit où la paruline avait été vue était très précis et l'oiseau était très fidèle à cet emplacement. Il fallait juste être au bon endroit... C'était un parc boisé quand même assez grand enclavé entre la rue Adoncourt et la rue Lacombe, et je me suis stationné sur la rue des Pluviers. Maintenant, il fallait que je trouve l'oiseau. Cette paruline a beau être d'un jaune pétant, il fallait quand même la trouver!
Par chance, il y avait d'autres observateurs de l'autre côté du boisé dont Daniel Ouellette, une connaissance du club de Longueuil, accompagné de Sylvie Vanier. On parlait de cris et Daniel avait une tablette où il a pu faire jouer un enregistrement des cris de la Paruline à capuchon. Oh? Ça ressemble beaucoup à ce que j'avais entendu plus tôt, avant que je rencontre Daniel et Sylvie. On a décidé de retourner où j'étais au tout début et on a rapidement repéré des cris différents des mésanges. Dans un groupe d'épinettes, de l'autre côté de la rue, on a fini par voir le petit oiseau jaune!! Pas assez à mon goût mais je pouvais la cocher pareil. Les couleurs ne ressortaient pas beaucoup à l'ombre des épinettes mais j'ai bien vu que c'était un oiseau jaune avec une calotte plus foncée, comme verdâtre. Et bien sûr, les cris propres à cette espèce. Puis, elle s'est volatilisée. On s'est rendu de l'autre côté du boisé, au moins pour avertir les autres observateurs de la présence de la paruline. Et on est revenus à nouveau sur nos pas. Après plusieurs minutes, j'ai redécouvert l'oiseau juste devant nous, au sol, dans un tas de branches mortes. Wow!! En plein soleil, cette fois j'ai tout vu. Le jaune de l'oiseau, le capuchon vert olive (pas noir comme chez le mâle, donc c'était une femelle). Après deux apparitions remarquées, elle a filé d'un trait vers l'autre côté de la forêt. C'est en s'envolant que j'ai noté du blanc sous la queue.
Je ne pouvais pas en demander plus!! J'avais mon numéro 220 sur ma liste de la Grande Année mais également ma 865e espèce à vie! C'était justement une des raisons pourquoi j'avais décidé de venir l'observer.
Après que la paruline soit partie, j'ai souhaité Joyeux Noël à Daniel et Sylvie et j'ai continué mon chemin. Mais en quittant l'endroit, je commençais à être drôlement affamé et j'ai perdu de l'intérêt pour chercher le Moqueur polyglotte. Je suis donc rentré avec de belles images en tête. Mais quelles images!
PS: Un observateur du nom de David Trescak a pris la paruline en photo et l'a envoyée dans son rapport sur eBird. C'est exactement comme ça, dans cette position, que je l'avais observée.