Dans cette dernière catégorie, le Troglodyte de Caroline et le Moqueur polyglotte ont été les vedettes. Je n'ai pas voulu me déplacer expressément pour ces deux-là en me disant que je les verrai bien en allant voir d'autres oiseaux et puis est arrivé le 31 décembre et je les ai finalement manqués...
Parmi ceux que j'ai recherchés sans succès, il y a une espèce que j'ai tenté de voir à plusieurs reprises dans son habitat et à un site où elle avait été mentionnée: la Marouette de Caroline. Je suis allé maintes fois au marais de Saint-Timothée en espérant au moins de l'entendre. J'ai même utilisé des enregistrements pour tenter une réaction mais ce sont des Râles de Virginie qui ont répondu!! Il faut croire que Caroline et moi, ça ne marche pas... (cherchez le lien, il est trop évident).
Il y a eu aussi la Mouette de Franklin que j'ai raté d'une trentaine de minutes quand j'ai essayé de voir des individus provenant de cette mini-invasion automnale. J'aurais dû quitter plus tôt pour arriver à Saint-Jean-sur-Richelieu. Un autre observateur, rencontré à Chambly, m'a avoué en avoir vu le matin même. Coup de malchance pour moi. La même aventure s'est produite quand j'ai essayé d'aller voir la Barge hudsonienne qui avait été vue à la rivière du Sud à Henryville. J'ai bel et bien trouvé l'endroit mais l'oiseau n'y était plus.
Dans le cas du Bruant des plaines, il avait été mentionné à plusieurs reprises sur eBird, sur le rang des Planches à Godmanchester. Je n'y suis allé qu'une seule et unique fois sans savoir à quel endroit du rang qu'il fallait chercher. J'aurais reconnu très facilement son chant caractéristique mais j'ai manqué de patience pour cet oiseau alors que je cherchais également d'autres espèces peu communes comme la Maubèche des champs. Il m'a fallu faire une concession et je ne suis pas retourné au rang des Planches.
Un des oiseaux nicheurs que j'aurais dû trouver si j'avais fréquenté plus souvent les forêts, c'est la Gélinotte huppée. J'aurais au moins dû l'entendre tambouriner au printemps mais se fait-elle de plus en plus rare ou bien n'ai-je pas été chanceux? Elle a été notée à Hungry Bay et je m'étais promis d'aller y faire un tour, sur la piste cyclable bordant le canal de Beauharnois. Promesse non tenue qui m'a coûté un oiseau. Pour ce qui est de la Perdrix grise, elle n'est plus aussi facile à voir qu'il y a plusieurs années. A-t-elle été observée en Montérégie en 2015? Je n'en ai même plus souvenir...
Parmi les migrateurs de passage, il y en a deux que j'ai complètement ratés et tous deux sont dans la même famille. Il s'agit du Moucherolle à côtés olive et le Moucherolle à ventre jaune. Les deux migrent tard au printemps et sont rares à observer. Je m'attendais à manquer le Moucherolle à côtés olive mais je ne pensais pas que le Moucherolle à ventre jaune serait aussi difficile à voir. Malgré mes visites à l'ile Sainte-Hélène en septembre, je n'ai pas eu la chance de le croiser.
Chez les hiboux, c'est plus compréhensible de manquer des espèces. Le Hibou des marais par exemple est vraiment difficile à trouver. Il sort très tard pour chasser au crépuscule et sa distribution en hiver est aléatoire. Il y en avait un au début de l'année à Sainte-Sabine mais je me suis abstenu d'y aller par crainte d'épuiser mes kilomètres. Peut-être que je devrais employer une autre stratégie la prochaine fois que je ferai une autre Grande Année. Si j'avais commencé dès janvier avec 6000 km en banque, pour l'année, j'en aurais mieux profité.
À part le Grand-duc d'Amérique, il ne fallait pas trop compter sur les autres chouettes; il n'y en avait tout simplement pas. Pas d'invasion de Chouette lapone, ni de Chouette épervière, ni de Nyctale de Tengmalm. Leur cycle d'invasion sera peut-être pour l'an prochain?
Une famille d'oiseaux qui m'a pas mal échappé, c'est celle des limicoles. Je parlais de la Barge hudsonienne plus haut mais il y en a plusieurs autres qui m'ont aussi filé entre les doigts. Je savais pourtant que le Tournepierre à collier faisait une halte annuelle en juin aux rapides de Lachine. Mais je n'y suis pas allé. D'un autre côté, les champs traditionnellement inondés de St-Jean et de St-Blaise se sont asséchés plus tôt que prévu et les limicoles ont donc passé tout droit. Le Bécassin roux que j'ai l'habitude de cocher chaque année, eh bien je l'ai pas vu. Le Phalarope de Wilson qui se voit parfois dans les champs herbeux de St-Blaise ou de St-Paul-de-l'ile-aux-Noix, il n'y étais pas. Et quand ce phalarope a été vu au barrage de Sainte-Martine, j'ai eu la désagréable surprise de voir un photographe patauger dans l'eau où il devait se trouver. Lui, le photographe, il l'a sûrement vu, il l'a sûrement bien photographié, mais il l'a sûrement effrayé aussi pour que je poireaute jusqu'au coucher du soleil pour essayer de le trouver. Fâchant!! D'autres limicoles se trouvaient dans des régions connexes que je ne pouvais compter dans ma Grande Année. Le Bécasseau sanderling fréquentait les plages d'Oka, juste de l'autre côté de la rivière des Outaouais et du lac des Deux-Montagnes. Mais c'était hors de ma région! J'avais prié pour qu'au moins un sanderling vienne du côté de Vaudreuil (idem pour des Barges hudsoniennes qui étaient aussi à Oka). Mais l'échec le plus choquant, c'est d'avoir manqué le Pluvier argenté et le Pluvier bronzé. Je les ai cherché tous les deux sans succès. D'un autre côté, encore une fois, ils ont été notés à certains endroits que je me suis refusé à aller fréquenter. Oui, oui, je suis le seul coupable dans ce cas-là!! On avait vu au moins un Pluvier argenté à la sablière de Saint-Lazare mais chaque fois que j'y allais, il n'y en avait pas. Parmi les autres limicoles manquants: le Bécasseau de Baird, vu à Saint-Lazare aussi; le Phalarope à bec étroit, vu à Mercier je crois.
Tout comme les hiboux, les fringillidés hivernaux ne sont pas descendus dans le sud. Pas de Gros-bec errant, pas de Durbec des sapins, pas de Bec-croisé bifascié et encore moins de Sizerin blanchâtre. Ce sizerin a pourtant été noté en janvier ou février je crois, probablement quand j'étais au Costa Rica. En fait, certains fringillidés ont été notés à Ste-Anne-de-Bellevue, à Baie-d'Urfé ou ailleurs à Montréal.
Les autres que j'ai ratés, ce sont surtout des apparitions accidentelles, des oiseaux qui sont passés en migration et qui ont fait le bonheur de certains observateurs (mais pas du mien!!). Voici une petite liste de ces "extras": Paruline orangée (Boucherville), Mouette atricille (Verdun), Cygne siffleur (St-Jean-sur-Richelieu), Eider à tête grise (Beauharnois), Dendrocygne à ventre noir (Sabrevois), Grand Cormoran (Venise-en-Québec), Sterne arctique (Sainte-Catherine), Coulicou à bec jaune (Godmanchester), Pic à dos noir (Montréal), Faucon gerfaut (Hungry Bay), Viréo aux yeux blancs (Ste-Anne-de-Bellevue), Hirondelle à front brun (Sainte-Catherine), Grive de Bicknell (Ste-Anne-de-Bellevue), Grive à collier (mont Royal), Paruline à gorge grise (iles de Boucherville), Bruant à face noire (Saint-Armand), Piranga vermillon (ile Bizard), Aigrette neigeuse (Saint-Blaise).
En fait, je regarde mes notes et je constate que j'ai aussi manqué le Bruant de Lincoln que j'avais espéré trouver lors de l'excursion en vélo avec le club du Haut-Richelieu, le jour où j'avais vu la Paruline verdâtre en octobre. Je l'avais aussi cherché, en vain, sur l'ile Sainte-Hélène en septembre.
En conclusion, si j'additionne tous les oiseaux ratés avec mon chiffre obtenu de 220, j'aurais non seulement atteint mon but de 240 mais je l'aurais amplement dépassé. Il y a 43 espèces qui ont été signalées sur le territoire que je couvrais ce qui m'aurait fait un beau total de 263 espèces!