Une grosse coche pour un petit oiseau

Ce samedi, c'était une journée importante: j'étais supposé faire grimper ma liste d'oiseaux de plusieurs espèces nicheuses du sud du Québec. J'ai peut-être visé trop haut mais ce que j'ai ajouté valait amplement le détour.

La matinée a débuté au sanctuaire Montgomery à Saint-Armand. Ce site protège une vieille érablière, un marais, des champs, bref une variété diverse d'habitats. Nous étions à cet endroit surtout pour une espèce en particulier: la Paruline azurée.

Bon, vendons la mèche tout de suite: oui, je l'ai cochée cette paruline! Non seulement un ajout important pour ma Grande Année mais aussi ma 860e espèce d'oiseau à vie! Et c'était la toute dernière espèce de paruline québécoise que je n'avais encore jamais vue auparavant. Maintenant, la boucle est bouclée. Je dois une fière chandelle à trois personnes: Michel Vitou pour nous avoir guidé à l'endroit presque exact où la trouver, Isabelle Deland qui a réussi à attirer la paruline avec un enregistrement sonore et Sylvain Nadeau qui l'a immortalisée cette paruline sur photo. Ce fut un vrai pèlerinage avant de la voir, nous avons visité plusieurs sites du sanctuaire avant de tomber sur cet oiseau:

Ce fut très difficile de la voir même si c'était facile de l'entendre chanter. Cette paruline vit dans la canopée des arbres c'est-à-dire dans la cime, où le feuillage est le plus touffu. Et comme elle apprécie les forêts très matures (particulièrement les érables), son habitat est donc extrêmement réduit au Québec et elle est en sérieux déclin en Amérique du Nord. Il est donc important de préserver des forêts matures et de les laisser vieillir afin que cette espèce puisse continuer à survivre.

Quelques temps avant cette belle observation (la #169), nous avons aussi observé une Paruline triste. Je l'avais reconnue au chant mais j'ai demandé qu'on utilise la repasse pour qu'elle se montre et qu'ainsi tous les membres du groupe puisse l'observer. Un bel oiseau au ventre jaune, tête grise et bavette noire, qui lui a valu le nom de "triste" mais son chant est plutôt un joyeux air qui me rappelle l'été.

Après la visite du sanctuaire, nous sommes allés diner. Mal nous en prit, d'une certaine façon, puisqu'un membre du groupe a décidé de continuer des observations dans une autre partie du sanctuaire. Il nous a rejoint à l'aire du lunch en nous annonçant qu'il avait vu un Merlebleu de l'Est, un Passerin indigo et un Troglodyte de Caroline, trois espèces manquantes à ma liste!!!! zut de zut! Mais comme ce ne sont pas des espèces trop rares, je risque de les revoir à un autre moment de l'été ou de l'année.

J'allais faire un troisième ajout pour la liste lorsque nous visitions le rang des Côtes à Clarenceville. Nous étions au beau milieu de l'après-midi, à regarder des Troglodytes familiers quand une Chouette rayée s'est mise à chanter! Et plusieurs fois en plus! Je venais donc de passer le cap des 170 espèces pour cette année.

Avant de clore ce chapitre, mon amie Micheline Forget a fait des photos de moi lors de l'observation de la Paruline azurée. Tout d'abord, moi en train de tendre l'oreille pour écouter le chant de l'oiseau:

Et quelques instants plus tard, moi encore APRÈS avoir vu la paruline:

J'étais particulièrement de bonne humeur durant le restant de la journée... Essayez de savoir pourquoi!!

Je n'ai pas encore calculé mon kilométrage mais il s'agissait du plus long parcours fait pour la recherche d'un oiseau depuis le début de l'année.

MISE À JOUR: J'ai couvert environ 279 km selon Google Maps. En plus d'être allé au Sanctuaire d'oiseaux de Philipsburg, je suis allé au rang des Côtes à Clarenceville, au rang Mélaven à Henryville et au rang de la Barbotte à Lacolle avant de retourner à la maison. Dans le sanctuaire, j'évalue à peu près 3 km la distance parcourue à pied.